Le thé, nous en buvons partout et presque tous les jours pour de bonnes raisons. Mais, savons-nous comment il est obtenu ? Thé blanc, thé noir, thé vert, chaque thé suit différentes étapes de fabrication qui déterminent le résultat final. Très souvent, nous entendons parler de la fermentation et de l’oxydation sans en connaitre grand-chose. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir des informations utiles pour faire la part des choses entre ces deux processus de transformation du thé.
Qu’est-ce que l’oxydation du thé ?
Par oxydation, entendez une réaction chimique conduisant à la transformation d’un corps au contact avec de l’oxygène et sous l’action de certaines enzymes. Lorsque vous pelez une pomme de terre par exemple et que vous la laissez à l’air libre, sa chaire devient rapidement brune. Pour certains types de thé, les fabricants recherchent un certain degré d’oxydation. Mais, pour d’autres, ce mode de transformation est carrément évité. Tout dépend en effet des résultats souhaités.
De façon générale, les thés blancs et les thés verts subissent très peu d’oxydation. Pour obtenir le degré d’oxydation désiré, on procède à une opération dénommée « Tuer-le-vert. » Elle consiste en effet à rendre neutre l’action des enzymes responsables de l’oxydation en chauffant les feuilles dans un wok ou en les étuvant à la vapeur. Il faut noter qu’il est possible de neutraliser les enzymes en faisant bouillir les feuilles.
L’oxydation des feuilles se déclenche dès la cueillette et s’accélère sous l’effet de la lumière et de la chaleur. Comprenez donc qu’un thé d’automne sera moins oxydé qu’un thé d’été traité dans les mêmes conditions. Vous pouvez suivre l’évolution de l’oxydation des feuilles en prêtant attention à certains détails. Généralement, les feuilles des thés destinés à l’oxydation subissent un premier traitement connu sous le nom du flétrissement. Il consiste en effet à débarrasser les feuilles de tout excès d’eau afin de mieux les conserver. Selon le cas, cette opération peut se faire en séchant les feuilles au soleil ou dans une pièce bien ventilée.
Une fois les feuilles des thés flétries, l’oxydation commence automatiquement. À cette étape, les feuilles doivent être conservées au repos à l’air libre, dans un endroit humide et à température ambiante. Lorsque ces conditions sont réunies, les tissus des végétaux noircissent assez rapidement. Plus le thé est oxydé, plus il est noir.
À noter qu’il existe un thé intermédiaire appelé « oolong. » Il s’agit en effet d’un thé à oxydation enzymatique incomplète, à mi-chemin entre le thé noir et le thé vert. Très populaire en Asie, il est surtout apprécié pour ses nombreux bienfaits sur la santé (prévention du cancer, santé intestinale, régulation de la glycémie, réduction des risques d’AVC, etc.). Considéré comme un thé de garde, le thé oolong peut être infusé à plusieurs reprises. On en distingue aujourd’hui quatre grandes familles avec chacune un goût unique.
Qu’est-ce que la fermentation ?
La fermentation est une réaction chimique qui met en jeu un ou plusieurs micro-organismes. Codifié en 1880, ce processus de transformation implique différentes étapes. Dans un premier temps, les feuilles de thé sont cueillies à la main et flétries. Ensuite, elles sont déshydratées ou desséchées avant d’être oxydées pour donner du thé noir, oolong ou du thé jaune. Enfin, le thé est tamisé ou trié après séchage. Il faut noter que les thés noirs et certains oolong peuvent être cuits ou torréfiés selon les goûts recherchés.
À la différence de l’oxydation, la fermentation peut se faire en l’absence d’oxygène. En mettant par exemple un thé sous vide, vous constaterez qu’il fermentera lentement et changera de couleur. Ce changement de couleur est dû à quatre facteurs essentiels à savoir : la température, la ventilation, l’humidité et la durée.
S’il existe aujourd’hui plusieurs types de thés fermentés, il faut souligner que seul le thé pu erh est vraiment fermenté. De la catégorie des thés post-fermentés, ce thé présente quelques particularités. Lors de sa préparation, l’oxydation n’est pas totalement absente. En effet, le seul passage des feuilles au wok ne suffit pas pour neutraliser complètement les enzymes qui déclenchent l’oxydation. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est recommandé de faire sécher les feuilles sorties du wok dans une atmosphère chaude.
En résumé, nous dirons qu’il existe bien une différence entre oxydation et fermentation. Selon le cas, la différenciation peut être assez complexe. Cependant, on parvient toujours à faire la part des choses en accordant une attention particulière aux détails présentés dans cet article.